Une Mini à Austin – acheter une voiture aux Etats-Unis

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Annvie's - Austin Mini Cooper

À Austin comme dans beaucoup d’autres villes des États-Unis, il est nécessaire d’avoir une voiture pour se déplacer. J’ai bien pensé au départ louer un vélo, plus économique, écologique, permettant de faire du sport et d’être au grand air. Seulement, par 40° Celsius, alors que le soleil est au plus haut, on apprécie le confort d’une voiture climatisée!

À mon arrivée, je n’avais pas de voiture. J’ai donc pris le bus pour aller en ville. La première fois, je loupe le bus. Le soleil était écrasant et je m’étais mis légèrement en retrait de l’arrêt, à quelques pas seulement, pour avoir un peu d’ombre. À l’approche du bus, je me précipite bras levé vers lui, mais lui ne me voit pas! Je prends le bus suivant qui est une demi-heure plus tard, puis un second bus pour arriver à destination. Au retour, je marche et j’attends le bus, toujours sans l’ombre d’une ombre à l’horizon… Le retour prend une heure pour un trajet de 15 minutes en voiture.
Une autre fois, je loupe un rendez-vous, un café d’accueil pour les Français nouvellement arrivés à Austin car l’appli Fasten (l’équivalent de Uber, Uber étant interdit à Austin) ne veut rien savoir et le prix d’une course en taxi est exorbitante.
La semaine suivante, j’ai rendez-vous à l’Alliance française, où je vais travailler. Il n’est pas question d’arriver en retard. Je loue une voiture. Je la garde un mois, le temps de trouver une autre solution. Le fait d’avoir une voiture m’ouvre des portes : je visite des musées, suis mes premiers cours de yoga, prends mes marques dans la ville, etc.

Et puis ma carte de sécurité sociale arrive, je vais pouvoir acheter une voiture avec mon mari et rendre celle de location ! Après, quelques repérages sur Internet, nous voilà partis un samedi matin pour choisir ma voiture. Nos critères sont assez précis. Il s’agit de trouver une voiture qui ne soit pas trop ancienne, un kilométrage raisonnable, de préférence une japonaise connue pour leur robustesse. Ah, et évidemment de taille raisonnable (je ne suis pas prête pour les trucks – vous savez les 4X4 super hauts et les pick-up!). Le tout à un prix abordable bien entendu !

En route pour trouver la voiture

Le premier concessionnaire n’a pas de voiture répondant à nos critères. Toutefois, nous voyons une Honda Fit, et on se dit que ce modèle serait pas mal pour moi. Nous voilà à scruter sur Internet tous les concessionnaires ayant ce modèle. L’un d’entre eux à une Fit sportive à un prix raisonnable. C’est un petit concessionnaire, Eloi n’a pas tellement confiance et ne souhaite pas faire de transaction dans un petit garage. De mon côté, fidèle à mon habitude de juger sur ce que je vois, je propose qu’on aille voir ! Là, devant la concession – un hangar en tôle-, nous apercevons le garagiste, et toutes les voitures alignées devant le grillage gondolé délimitant le terrain. Le genre de type en jean, mal rasé, comme dans les films. Eloi me dit : « Veux-tu vraiment donner ton numéro de carte de crédit et de sécurité sociale à un type comme ça? – OK, tu as raison. C’est un petit garage qui doit tourner grâce aux connaissances. – Oui, et justement, nous ne le connaissons pas, donc il n’a aucune raison de nous faire de cadeaux si nous essayons de négocier. »

Nous nous arrêtons donc un peu plus loin pour réfléchir aux prochaines étapes. Là, Eloi repère sur Internet une petite voiture peu chère à Round Rock, non loin d’Austin. De mon côté, je commence à avoir faim. Je lui dit, OK, mangeons d’abord et allons à Round Rock ensuite. Eloi se souvient alors qu’il y a une sorte de cantine Cajune tout près où nous pouvons manger du bon poisson frit, le Catfish Parlour. Nous nous y rendons. Nous sommes servis par un homme avenant avec un accent très distingué qui nous donne toute une série de conseils sur la vie à Austin. Les murs sont tapissés d’affiches et une ancienne télévision reconvertie en aquarium (telefishion) disposée à l’entrée attire mon attention.  Nous nous gavons de croquettes de pommes de terre, de poissons frits, de coleslaw et autres spécialités cajunes, le tout arrosé de thé glacé.

En repartant pour Round Rock, nous passons devant un concessionnaire Mini. Je dis à Eloi : « Et une Austin Mini, ce serait pas mal ? » Nous nous rendons donc chez le concessionnaire Austin Mini. Là, nous sommes accueillis par un vendeur anglais très sympa. Il taille une bavette, nous parle de son arrivée aux États-Unis il y a 8 ans, de sa collègue qui a passé ses vacances dans le Sud de la France, etc. Il se démène pour nous proposer des voitures à un prix raisonnable. Il y a une Austin Mini pas mal du tout pour laquelle il obtient une ristourne. Mais en parallèle de la Mini, j’ai toujours en tête la voiture à Round Rock, un peu moins chère. Nous disons au vendeur de chez Mini que nous devons réfléchir car même avec la réduction, ça reste un peu au dessus de notre budget.

Hop, en route vers Round Rock ! Chez le concessionnaire de la marque X (je ne sais plus de quelle marque il s’agit, à force !), alors que nous nous dirigeons vers les portes vitrées, un vendeur derrière nous nous hèle : « May I help you? ». Nous lui disons que nous voudrions voir tel modèle. Là, il nous dit qu’il ne pense pas avoir ce modèle. Il entre dans la concession en roulant des épaules, nous dit de nous asseoir au premier bureau, vérifie et nous confirme « Sorry, we don’t have this car. » Le vendeur ne cherchant pas à savoir si un autre modèle équivalent nous intéresserait, nous tournons les talons et n’avons d’autre choix que de retourner chez Mini. Là, je voudrais dire tout de même que ce genre de situation et de comportement de la part d’un commercial oriente le choix du client ! Nous sommes retournés chez le revendeur sympa qui nous a le mieux reçu et qui a vraiment investigué pour nous trouver une voiture.

Welcome back to Austin Mini ! Le vendeur prend le temps de nous montrer une autre voiture, très récente et peu chère, mais là surprise : tout est manuel à l’intérieur et parait bas de gamme ! Pour comparaison, les voitures Dacia, réputées pour être peu chères, sont (vraiment) plus confortables ! Passé le moment de surprise de voir qu’en 2015, des voitures neuves peuvent encore avoir des vitres à ouverture manuelle, je réalise qu’il ne faut pas que j’achète cette voiture car j’aurais beaucoup de mal à la revendre par la suite !

Suivre son instinct… et être patient !

Voilà comment notre choix s’est donc arrêté définitivement sur la petite Austin Mini ! Et puis, une Mini à Austin, je trouvais ça mignon !

Faire la transaction a pris plusieurs longues heures, mais enfin, la Mini était à moi et je pourrais rendre la voiture de location ! Nous avons eu un souci de batterie à peine une semaine après l’achat de la voiture et Mini a accepté de prendre en charge le remplacement sans nous faire payer. Juste pour cette raison, nous sommes contents d’être allés dans une grande enseigne plutôt qu’un particulier.

Par ailleurs, nous constatons au fil des jours que les Austinites sont vraiment relax et que l’on obtient plus en étant patient et cool qu’en s’impatientant et en râlant, même lorsque l’on pense avoir de bonnes raisons ! Nos réflexes de parisiens resurgissent parfois, mais nous prenons conscience que ce n’est pas comme cela que ça fonctionne ici. En vivant à Paris ou en région parisienne, râler ou entendre des gens autour de nous râler parce que le train est en retard, ou parce qu’on a pris la file la plus lente au supermarché, ou parce que telle voiture nous ralentit dans notre course, est une chose habituelle ! Ici, non, les caissiers prennent leur temps au supermarché et ils nous aident à mettre nos courses dans les sacs. De même, au moment de souscrire à un abonnement téléphonique, nous avons attendu très longtemps, mais le vendeur, pour s’excuser de cette attente, nous a fait une ristourne sur le prix du téléphone. Je ne suis pas sûre qu’il aurait fait de même si nous avions montré des signes d’agacement ! Si cette remarque est vraie en général, elle l’est particulièrement ici à Austin.

Quelques conseils pour acheter une voiture aux États-Unis

  • Repérer à l’avance les prix moyens, les modèles, les caractéristiques, etc. sur Internet pour gagner du temps.
  • Privilégier les grandes enseignes où vous pourrez bénéficiez d’une garantie, même pour une voiture d’occasion. Notre cousine américaine nous a vivement recommandé de prendre une garantie. Les voitures récentes ayant de plus en plus d’électronique et les climatisations tournant à fond une bonne partie de l’année, ici dans le Sud des États-Unis, je pense que ce n’est pas une dépense superflue.
  • Ecoutez-vous (ou votre instinct comme vous voulez). N’hésitez pas à tourner les talons si le vendeur ne cherche pas à trouver avec vous la voiture qui vous conviendrait. Au contraire, s’il semble vraiment creuser différentes pistes, ça peut valoir le coup de regarder avec lui s’il n’y a pas l’équivalent ou au moins de garder sa carte de visite.
  • Si vous souhaitez acheter une voiture à un particulier, il est existe des garagistes qui se déplacent à domicile pour faire une expertise de la voiture. Cela a un côté très rassurant je pense.
  • Si vous faites un crédit, n’hésitez pas à négocier le prix. Par ailleurs, si vous trouvez un co-buyer (co-signataire) avec un bon historique de crédit, cela vous permettra de faire baisser le taux d’intérêt du crédit.