Voilà sans aucun doute un problème auquel toute personne expatriée dans un pays anglophone est confrontée : comment être compris dans la vie de tous les jours et comment améliorer son anglais à l’oral ? Pour beaucoup d’entre nous, les cours d’anglais sont loin et les cours de prononciation inexistants. Et pendant les exercices de conversation au lycée, au lieu de participer, qui ne s’est pas caché (au choix) derrière son écharpe, au fond de la classe, près du radiateur, sous la table sous prétexte de ramasser sa gomme ou refaire un lacet, ou bien faisait semblant de lire scrupuleusement son cours et de ne pas avoir entendu la question du prof ? Autant de stratagèmes dans l’unique but de ne pas être interrogé à l’oral ! Et quand bien même on aurait repris des cours d’anglais entre temps, l’accent n’est pas du tout le même en Angleterre, en Irlande, à New York ou en Caroline du Sud ! Voilà donc quelques conseils pour être compris dans cette langue étrangère qu’est l’anglais, et notamment l’american english, première langue parlée dans le monde et que nous écorchons si souvent en tant que Français.
À bas les idées reçues !
Avant toute chose, je souhaite mettre à plat quelques idées reçues :
- OUI, le fait d’avoir un membre de sa famille parlant couramment anglais et/ou vivant dans un pays anglophone, ça permet de forger son oreille et notre accent s’améliore à chaque fois qu’on échange en anglais avec cette personne, mais NON, cela ne fait pas de nous quelqu’un de « fluent in English » à coup sûr.
- OUI, regarder des séries sur Netflix aide, mais NON, cela ne suffit pas !
- OUI, d’habiter dans un pays anglophone, notre anglais s’améliore considérablement, mais NON, ça ne fait pas de nous quelqu’un de parfaitement bilingue au bout de trois mois (à vrai dire, vivre à l’étranger est une telle expérience qu’on apprend sur tous les plans et pas seulement en anglais : capacité d’adaptation, etc.).
Donc, regarder des séries Netflix en anglais, vivre dans un pays étranger et/ou avoir dans son cercle proche une personne parlant couramment anglais et/ou natif d’un pays anglophone, vous l’avez compris, ça aide, mais ça ne fait pas tout. Il faut donc travailler un peu pour être à l’aise dans la vie quotidienne et tenir une conversation en anglais sans tout le temps chercher ses mots ou demander des explications !
Your name is « N »…
Cela fait maintenant plus d’un an que je vis aux États-Unis et il m’est arrivé plusieurs fois de ne pas me faire comprendre. La première difficulté a été de dire mon nom (je ne parle même pas des fois où je dois donner mon nom en entier ou mon adresse e-mail !). Simplement, à la caisse de Taco Deli (chaîne de restaurants mexicains) ou de Starbucks, quand le serveur demande « À quel nom ? » et que je réponds « Anne », j’ai eu le droit régulièrement à « Anna » et même une fois à « N » ! Waouh, « N », c’est pas un prénom ! J’ai compris en voyant ma commande arriver au nom de « N » pourquoi le serveur m’avait regardé d’un air bizarre cette fois-là !
Bon, les quiproquos au niveau des sons, c’est aussi arrivé avec « walk/work », et avec les diphtongues que j’oubliais de faire dans les mots comme « cow », « powder », « how », etc.
Alors, voici comment améliorer son anglais à l’oral afin de comprendre et être compris.
Au travail, c’est fun et facile !
Travailler la grammaire :
- Travailler à partir de livres comme English Grammar in Use de Murphy (ed. Cambridge), une des références en la matière.
- Suivre un MOOC comme « English Grammar and Style » sur EDX (vraiment intéressant, j’ai beaucoup appris dans ces deux domaines que sont la grammaire et le style; ce MOOC est plutôt pour les personnes qui ont déjà une bonne compréhension de l’anglais) ou encore « Spice Up Your English » sur la plate-forme FUN (plus facile et également intéressant, on sent que l’enseignante est une personne passionnée et rigoureuse) !
Se focaliser sur la prononciation :
- Voir un(e) orthophoniste spécialisé(e) dans la réduction de l’accent. Je vais régulièrement à Voices of the World à Austin pour suivre des cours en petits groupes et je dois dire que j’ai trouvé cela extrêmement utile car j’ai découvert des sons que je n’avais jamais appris auparavant. Cela m’a permis de répondre rapidement à la frustration que je ressentais au début de ne pas toujours comprendre ni être comprise.
- Écouter la radio, des podcasts (je vous en conseille un plus bas), regarder la TV, consulter les dictionnaires Cambridge Dictionary où on peut entendre les mots en anglais britannique et américain.
Tenir conversation :
- J’ai eu une « correspondante » américaine pendant un an en arrivant à Austin, une étudiante à UT (University of Texas) qui étudie le Français et a passé 10 mois en France. Elle a fini ses études en juin et c’est donc plus difficile de se voir maintenant qu’elle ne vit plus à Austin, mais nous avons eu des conversations passionnantes.
- Il existe des cours de conversation gratuits à Austin. Je suis sûre que l’on peut trouver ce genre de groupes ou de cours un peu partout.
Enrichir son vocabulaire, les approches globales :
- Lire tout ce qui vous passe sous la main (livres, magazines, journaux, instructions pour remplir sa déclaration d’impôt, conditions générales de votre assurance…)
- Écouter des podcasts. J’ai écouté quelques épisodes de Voice of America : intéressant, les voix sont volontairement ralenties pour une meilleure compréhension. C’est très bien pour les personnes de niveau intermédiaire, mais un peu lent pour moi. Je préfère les podcasts All Ears English réalisés par deux américaines de Boston et New York qui donnent la définition de mots synonymes ou d’expressions et leurs différents contextes d’utilisation.
Éviter les écueils dans la vie de tous les jours :
- Je vous recommande de regarder les vidéos de l’américaine Christina (Speak English with Christina), qui donne des tas de conseils sur la vie quotidienne aux États-Unis : comment écrire une lettre de motivation, comment s’en sortir à la caisse du supermarché, comprendre l’importance de Valentine’s day aux États-Unis, etc.
- Lire les blogs d’autres personnes expatriées dans la même région du monde sont aussi une source d’information à ne pas négliger avec en bonus des histoires souvent amusantes et le sentiment de ne pas être seul(e) dans la même situation !